mercredi 19 octobre 2016

Écrits d'outre-tombe. Najla HIDRI

C'est d'outre-tombe que j'écris.
Quand il n'y a plus de mots pour nous sauver et que ne subsistent que les maux, ceux qui nous éloignent de ce qu'il reste de vie. Une voie s'offre, elle invite à faire tomber le masque des apparences, celles qui trompent, certes, mais surtout celles qui permettent de garder la face... On se raccroche à elles et à chaque fois que l'on se regarde dans le miroir et qu'intérieurement on se demande : "suis-je encore debout?", le rouge du maquillage nous répond que oui, quand les bleus dans le cœur, eux, murmurent que non...
Les souvenirs me reviennent comme un boomerang, moi qui croyait les avoir mis six-pieds sous cœur avant d'avoir fermé à double tour ce même cœur et d'en avoir jeté la clé... La clé n'était qu'une bouteille à la mer que quelqu'un a ramassé, ravivant ainsi cette mémoire secrète et inavouable que je voudrais frapper d'amnésie ...
Le masque tombe et le visage fermé est révélé. . Les traits sont tirés, les yeux cernés mais le cœur soulagé de pouvoir enfin, dans une farandole d'émotions, s'exprimer. Lui qui sort subitement de sa torpeur et de trop d'obscurité, je crains qu'il ne soit désormais ébloui par cette éclatante vérité, qu'est la lumière de la vie qui continue inlassablement à suivre son cours...
Si l'on frappe à mon cœur, il est aux abonnés absents et mon âme est meurtrie, abîmée,  mais mon esprit s'éveille, bercé par cette aube naissante et prometteuse, à laquelle je m'accroche.
C'est d'outre-tombe que j'écris mais j'écris...