mercredi 19 octobre 2016

Écrits d'outre-tombe. Najla HIDRI

C'est d'outre-tombe que j'écris.
Quand il n'y a plus de mots pour nous sauver et que ne subsistent que les maux, ceux qui nous éloignent de ce qu'il reste de vie. Une voie s'offre, elle invite à faire tomber le masque des apparences, celles qui trompent, certes, mais surtout celles qui permettent de garder la face... On se raccroche à elles et à chaque fois que l'on se regarde dans le miroir et qu'intérieurement on se demande : "suis-je encore debout?", le rouge du maquillage nous répond que oui, quand les bleus dans le cœur, eux, murmurent que non...
Les souvenirs me reviennent comme un boomerang, moi qui croyait les avoir mis six-pieds sous cœur avant d'avoir fermé à double tour ce même cœur et d'en avoir jeté la clé... La clé n'était qu'une bouteille à la mer que quelqu'un a ramassé, ravivant ainsi cette mémoire secrète et inavouable que je voudrais frapper d'amnésie ...
Le masque tombe et le visage fermé est révélé. . Les traits sont tirés, les yeux cernés mais le cœur soulagé de pouvoir enfin, dans une farandole d'émotions, s'exprimer. Lui qui sort subitement de sa torpeur et de trop d'obscurité, je crains qu'il ne soit désormais ébloui par cette éclatante vérité, qu'est la lumière de la vie qui continue inlassablement à suivre son cours...
Si l'on frappe à mon cœur, il est aux abonnés absents et mon âme est meurtrie, abîmée,  mais mon esprit s'éveille, bercé par cette aube naissante et prometteuse, à laquelle je m'accroche.
C'est d'outre-tombe que j'écris mais j'écris...

mardi 26 juillet 2016

Française

Je suis française et comme tous les enfants de la France, je souffre aujourd'hui. Je souffre de tant d'inhumanité. Je souffre de tels actes abjects. Je pleure la vie perdue de victimes innocentes d'où qu'elles soient et quelles que soient leurs croyances. Je suis française et j'aime énormément la France. Ses valeurs, sa diversité et sa beauté. J'aime sa gastronomie, ses cafés, ses paysages, sa langue et sa littérature, ô combien passionnante ! J'aime tout ce qui la constitue, même si parfois on se chamaille pour mieux nous rabibocher. Ce que j'aime par dessus tout, c'est la représenter à travers le monde en brandissant ses couleurs quand l'occasion se présente.
Je suis française mais il y a un mais, parce qu'aujourd'hui, je dois me justifier de mon amour pour elle parce que je suis française et musulmane. Comme si ces deux mots ne pouvaient pas coexister ou comme s'ils étaient oxymoriques tels l'amour et la haine ...
Je suis française mais ma peine à moi, est double. Voyez comme mon chagrin est profond et ne cherchez pas à me définir, à me mettre d'un côté ou d'un autre car je suis du côté de la paix.
Je suis française et ma couleur est la vie.

Française

lundi 25 juillet 2016

Lettre à mon enfant. Najla HIDRI

Mon enfant, tu n'es pas encore là et souvent je me demande quand tu le seras. Alors j'ai envie de t'imaginer... Je me demande si la vie me permettra d'offrir à mon tour ce qu'elle m'a offert. Mon enfant, mon souhait le plus cher est que tu naisses dans un monde qui ne sera qu'amour. Je t'en couvrirai. Je sèmerai des graines de bienveillance et de paix un peu partout où je passerai. Ainsi, ta vie sera déjà illuminée à ton arrivée. Je te donnerai ce que j'ai reçu comme héritage et aussi ce que j'ai appris, chemin faisant. Mon enfant, tes premiers printemps seront insouciance et quiétude. Je voudrais t'offrir bien des choses et j'espère que le temps s'en chargera. Il t'offrira un monde plein de couleurs, de différences et de beauté. Un monde qui je l'espère, suscitera ta curiosité faisant de toi un enfant vif et épanoui. Tu apprendras les langues, les instruments mais aussi les leçons de la vie. Tu tomberas et je te relèverai. Tu voyageras à la découverte des cultures et des gens qui te feront grandir en t'apportant un supplément d'âme. Tu aimeras à ton tour comme j'aurais aimé pour t'avoir et je veux que tu saches que tu es le fruit de l'amour. Je souhaite que tu aies tes enfants. J'aurais accompli ma "Légende personnelle" et perpétué l'histoire de la vie. Mon enfant, mon dessein pour toi est grand, plein d'enthousiasme et de naïveté. Mon enfant, pourtant, chaque jour qui passe alourdi un peu plus ma peine et allège ce monde, lui ôtant tout l'amour que je l'avais chargé de te donner. Mon enfant, le monde change, les gens changent et la vie se meurt. J'ai dorénavant peur pour toi alors que tu n'es pas encore là. J'espère que cette peur est irrationnelle et injustifiée. Mon enfant, je ne voudrais pas te paraître irresponsable en te donnant cette vie en laquelle j'avais foi. Je te confie à elle sous l'ombre de mon amour. Mon enfant, je te laisse découvrir le monde avec un regard qui est le tien mais sache qu'à chacune de tes épreuves et à chacune de tes réussites je serai là pour te soutenir et mon amour te portera .

vendredi 1 juillet 2016

L'Autre Najla HIDRI

L'autre est un miroir, un miroir qui peut se casser. Un miroir déformant et avilissant... Il nous attache, comme on s'attacherait à un rocher de peur de se noyer. J'ai eu foi en l'autre, en sa bienveillance en son amour, et j'ai cru que jamais le sort ne nous séparerait.
Aujourd'hui, je suis seule. Avec des rêves aussi doux que douloureux tant je sens que le bonheur auquel j'aspire est inaccessible
Des rêves de femme, qui me font m'évader autant qu'ils m'emprisonnent. Non pas que l'autre me manque. Non...Loin de là ! C'est justement le manque de manque qui me fait réaliser que l'autre n'est qu'un mirage, dans un désert où je me perdais, assoiffée. Le miroir du passé, lui me renvoie une image sombre, où seuls des souvenirs de mauvaise augure n'émergent.
Combien de paroles indigestes, de gestes incongrus et d'instants volés, au nom de ce soi-disant amour que l'autre nous offre pour s'apercevoir que l'autre n'est que le reflet de lui même ?

Najla HIDRI L'autre

vendredi 24 juin 2016

L'épreuve Najla HIDRI

L’épreuve

"Ce qui ne tue pas rend plus fort". Tel est l’adage de NIETZSCHE mais aussi celui scandé par celles et ceux qui tentent de nous apporter du réconfort lorsque quelque chose vient nous ébranler.
L’épreuve pourrait-elle dès lors s’apparenter à une étape d’initiation à la vie ? Une sorte de test qui permet de se révéler, ou simplement de se connaitre, de connaitre ses limites et son degré d’acceptation ?

Une épreuve, c’est cet évènement malencontreux, capable d’occasionner bien du tourment. Les nuits deviennent alors des jours et la lune et le soleil se confondent. Le décès d’un proche, une maladie, la perte d’un emploi, un accident ou encore un divorce sont autant d’aléas qui nous emprisonnent, nous étouffant de désarroi et de désespoir.

Elle vous jette d’abord à terre, parfois dans la boue, vous obligeant à vous relever, le plus souvent avec des traces, invisibles pour l’œil mais indélébiles pour l’âme. Ensuite, elle vous met à genoux pour implorer le ciel, qu’il fasse en sorte que cela cesse. Lorsque vous vous relevez, vous songez à ce que vous avez gagné ou tiré en apprentissage. Immédiatement, rien n’est décelable. Vient alors la phase des "pourquoi". "Pourquoi" est sans conteste le mot phare du champ lexical de l’épreuve. "Pourquoi moi ?", "Pourquoi pas les autres ?", "Pourquoi cette épreuve ?".

On a recours à tous les placebos des temps modernes, qui ne font que nous faire oublier le temps d’un rêve, qu’une utopie est notre réalité.
Tel a été le modus operandi de chacune des épreuves que j’ai rencontrées sur ma route. A chaque fois un sentiment d’injustice a flirté avec moi me menant ainsi vers des pensées irrationnelles, mêlées à un dégout de la vie, de la résignation et de la colère.
Une véritable farandole de questions à l’intérieur de moi, des questions intarissables qui me grisaient, me laissant inconsolable. Mais l’urgence a été à chaque fois de prendre à bras le corps le problème, l’obstacle et d'aller de l’avant ! Les chevaux lors d’une course hippique sautent par-dessus les obstacles et atteignent le podium d’arrivée, n’est-ce pas ?

On pourrait donc considérer que l’épreuve est la condition sine qua non pour apprécier la vie, pour pouvoir relativiser, après elle, ce qui nous arrive. "Je suis éprouvé donc je suis" en quelque sorte.
Une vie sans épreuve, est comme une vie sans peine, sans mouvement. Une mer sans vagues. Les vagues vont et viennent mais la mer est toujours la mer. Profonde, charismatique et majestueuse.
Si tout était parfait, calme et serein, quel serait le but de l’existence ? Si le bonheur était offert, en aurions-nous conscience lorsqu’il est présent ?
Nous deviendrions des personnes immuables, incapables de faire preuve de la moindre prise de recul, du moindre changement.

Alors aujourd’hui, après avoir longtemps méprisé, appréhendé, rejeté l’épreuve, je la considère comme salvatrice, révélatrice. Mais bien entendu, au fond de moi, une fragilité, une petite part de moi, qui aimerait se complaire dans une linéarité émotionnelle, une quiétude, la redoute. Dans l’épreuve, il y a cette force surnaturelle, cet instinct de survie qui se met en branle, qui nous guide, comme nous guiderait un ange gardien et qui nous permet de la surmonter.

Et puis, après tout, tant qu'il y a de la vie , il y a de l'épreuve !


Najla HIDRI Exrtait de Vivre l'épreuve.

mardi 21 juin 2016

Île de beauté Najla HIDRI

J'ai fait un voyage un jour, ou peut-être était-ce un rêve...
J'ai rêvé de l'île de beauté.
Cette île au fort caractère mais avec le coeur sur la main.
De la plage d'argent, où les taureaux sont les acteurs d'une pacifique corrida.
Les vagues en guise de torero et le ciel, spectateur de tant d'harmonie et de paix.
De Bonifacio et de ses maisons construites sur des falaises dont on se demande par quelle magie elles tiennent et qui vous observent comme le témoin de votre passage.
Du mystère des îles sanguinaires et de ses légendes aussi diverses que farfelues mais que l'on veut bien croire au nom de l'alchimie ambiante.
Des Companeros et leurs chants remplit de Liberta qui vous transpercent jusque dans la chair.
Ici, tout a une âme et une identité authentique  !
Une sorte de diamant brut qu'il ne faudrait jamais travailler.
Île de beauté, tu n'es pas un songe. Tu es plus que jamais réelle dans ma mémoire.

Najla HIDRI




dimanche 19 juin 2016

Conférence Interfaith Tour II

Qui n'a jamais rêvé d'un monde meilleur, un monde où les hommes vivraient en paix, réunit par ce qui les sépare ? Au delà des frontières, des religions et des cultures.

C'est ce pari fou que va faire grâce au projet Interfaith Tour II, un groupe de 4 jeunes, composé d'une chrétienne, une juive, une athée et un musulman. Lucie, Léa, Ariane et Samir. Ce qui les réunit ce sont leurs différences et le fait que pendant 10 mois, parcourant le monde à travers 32 pays, ils devront apprendre à "Coexister" , à découvrir et à analyser les us et coutumes mais surtout les différentes religions vivant en harmonie, pour s'en inspirer et démontrer par des modèles concrets que le "vivre ensemble" n'est pas qu'une utopie, qu'il existe et qu'il est exploité dans certaines régions du globe.

Alors, me direz-vous, quel est le but d'une expérience comme celle-ci, que l'on pourrait apparenter à une expérience de laboratoire presque, tant tout ceci parait insolite, perdu d'avance ?

Tout simplement ou plutôt, tout humainement de rencontrer et de comprendre les motivations des activistes de tous horizons, de toutes religions prônant la paix. Pour tenter de reproduire ces schémas harmoniques menant à la réconciliation interconvictionnelle.

Le constat; dans certains pays comme le Rwanda, la question de la diversité éthnique a été douloureuse comme en témoignent les récits liés au génocide mais la réconciliation a été possible et c'est sur ce point qu'il faut s'attarder pour avancer. Comment reconstruire après tant de massacres ?

Au moyen-orient, et notamment au Liban, le dialogue Islamo-Chrétien est à l'honneur pour conserver la paix. C'est un pays pluriculturel et plurireligieux, d'une extrême complexité avec 18 communautés à identités politico-religieuses différentes qui cohabitent mais il y parvient quand même à les faire cohabiter !

En Tunisie, la question du "vivre ensemble" a quelque peu surpris les personnes des anciennes générations qui ont été amenées à témoigner, dans la mesure où, dans ce pays, c'est quelque chose d'acquis que rien ne peut changer, Juifs, chrétiens, musulmans et athés ont toujours fait bon ménage, jusqu'à aujourd'hui avec des liens qui se sont grandement détériorés.

Les 4 aventuriers, devenus inséparables ont vécu un Noël en Mongolie à la recherche désespérée d'un poulet halal pour Samir, un Roch Hachana, un Kippour et l'aid en Israel et Palestine avec une émotion incommensurable tant la symbolique était forte. Alors autant vous dire que les liens qui les uni aujourd'hui sont "indéfinissables" comme le décrit Ariane avec beaucoup de tendresse.

Quant à la question : "Avez-vous vécu des conflits durant ce voyage ?" La réponse de Léa est sans appel ! : "Oui, bien sûr, souvent... Mais jamais à propos de religion!"

De prime abord, le défi était risqué mais nos 4 globe-trotters l'ont relevé haut la main, nous prouvant ainsi que les barrières liées au dialogue interreligieux que la société s'impose n'est qu'un prétexte, une peur ou paresse de ne pas découvrir le monde et de s'ouvrir aux autres.

Belle leçon d'humanité, merci !


Najla HIDRI







samedi 18 juin 2016

Critique film Ma Ma Julio MEDEM

Que feriez-vous si l'on vous annonçait qu'il ne vous reste que quelques mois à vivre ? Quel serait votre souhait le plus cher ?

Telles sont les questions que le réalisateur espagnol Julio MEDEM pose dans son dernier film Ma Ma.

On y retrouve une Pénélope CRUZ aussi belle que touchante qui, bien qu'atteinte d'un cancer du sein, fait preuve dans son rôle de Magda (Magdalena), de beaucoup d'humour et de prise de recul. Elle s'amuse des statistiques que son gynécologue lui expose; 70% de chance de guérison après son "amputation" du sein ! Et quand bien même enlever un sein s'appelle une "ablation", elle aime s'en amuser et appeler cela une "amputation".

On découvre un bout de femme fort et fragile à la fois, terrorisée à l'idée de voir son corps changer.  "Est ce qu'on peut me laisser le téton, au moins le téton... En souvenir?"

Parallèlement à cette malheureuse nouvelle, son mari enseignant à la Faculté de Madrid l'a quittée pour une étudiante plus jeune et blonde !

Le sort en est jeté; Magda est malade et son combat contre la mort ne pourra se gagner que par le choix de la vie ... La vie à tout prix !

C'est une poignante histoire de vie et de mort. De ce que l'on laisse lorsque l'on part. Un souffle qui meurt, devient un souffle qui naît. Tel un flambeau qui jamais ne s'éteint.

Le scénario est bon, les acteurs justes et attachants mais le film est ponctué à certains moments de scènes s'apparentant à des hallucinations qui n'apportent rien, à part des artifices dont le spectateur se passerait volontiers.

Néanmoins, de par son sujet, plus que jamais et tristement d'actualité, Julio MEDEM nous offre un bel opus qui saura proposer une autre vision de la maladie. Aux questions du début il répondra avec son film "La vie" et "L'amour".

Najla HIDRI





vendredi 17 juin 2016

Critique du livre Adultère Paulo COELHO (Editions Flammarion)




Bonjour à tous,

Par l'auteur de l'Alchimiste et de Onze minutes , une autre perle est passée entre mes mains...
Il s'agit d’Adultère de Paulo COELHO.

C'est l'histoire d'une femme banale ; Linda. Une femme standard en matière de bonheur. Mariée, aimée de son mari, heureuse maman de deux enfants et célèbre journaliste dans un prestigieux journal à Genève. Elle mène une vie calme, sans vagues, sans passions ou folies. Jusqu'au jour où, et sans vraiment comprendre pourquoi, elle trompe son mari avec un ancien petit ami devenu politicien.

La fougue et la passion qui étaient présentes les premiers temps de son mariage seront au rendez-vous avec son amant, lui donnant ainsi l'impression de vivre à nouveau, d’explorer de nouveaux horizons en étant complétement affranchie de son rôle de mère qui jadis fut une femme avec des désirs, des aspirations.

Cet acte qui, à bien des égards, peut paraitre amoral, notre héroïne va en faire quelque chose de salutaire et c'est là qu'intervient la magie de Paulo COELHO qui définit l'Homme comme un Être devant trouver et suivre sa "Légende Personnelle".

S'en suit alors, une remise en question de sa vie toute entière, de son couple et surtout une quête identitaire. Les émotions de notre femme adultère sont décrites avec tellement de justesse, que nous les ressentons, nous les vivons. Peut-être est-ce pour cela que nous parvenons à expliquer l'inexplicable ? Cette relation extra-conjugale va la pousser dans un abîme, un dégout d'elle-même pour avoir commis l'irréparable, duquel l'amour de son mari la sortira.

Le maestro réussi dans ce livre à nous faire comprendre qu'une erreur n'est parfois faite, que pour nous faire réagir, nous faire grandir. Dans le cas de Linda, son infidélité lui fera réaliser à quel point le bonheur est accessible, à condition d'en avoir conscience lorsqu'il est présent même s'il revêt un manteau d'insignifiance.

Le style est sans fioritures et épuré. Les références bibliques nous invitent au pardon et nous rappellent que nous sommes égaux devant la souffrance et que le repentir est possible s'il est sincère et construit d'amour !

Toutefois,  j'aurais préféré une fin plus recherchée avec une portée philosophique plus flagrante à la place de quelques phrases vues et revues ici et là en littérature ...

J'ai adoré ce roman mais pas seulement. J'ai grandi de ce roman ...

Pour finir, une citation d'un autre roman de Paulo COELHO, Onze minutes, et qui résume parfaitement la pensée philosophique qui nous est offerte dans ce roman: "Quand je n'ai plus rien eu à perdre, j'ai tout obtenu. Quand j'ai cessé d'être ce que j'étais, je me suis trouvée moi-même".

Merci grand Maître !

Najla HIDRI











Rien Najla HIDRI

Je n'ai rien. Moi qui pourtant ai tout eu sur un plateau d'argent.

Mon rien, certains le considèrent comme un tout, comme si du vide émergeait la plénitude.

Je n'ai rien. Rien que la vie n'ait voulu me laisser en guise d'offrande pour me consoler.

Je n'ai rien. Si ce n'est cette peine indomptable si d'aventure, je m'attarde dans les méandres obscures de mon âme.

Je n'ai rien. J'ai donné, reçu mais tout a été rendu. J'ai aimé, haïs à corps perdu.

Je n'ai rien. Alors que j'ai tout, la peine, l'ennui et les déconvenues.

Je n'ai rien. Rien qui n'en vaille la peine d'être narré ou conté.

Je n'ai rien. Rien que l'encre de mon spleen...

Najla HIDRI. Rien

jeudi 16 juin 2016

Carnet de voyage Venise Najla HIDRI

Venise, est cette ville où s'embrassent des amoureux pendant que Venise, elle, m'embrasse moi ainsi que chacun de mes sens en m'en inspirant de nouveaux. C'est la ville où les gens déambulent, fantasmant sur sa volupté et son air sensuel.  Les reflets de l'eau de la lagune illuminent ses murs dorés par le soleil et mon regard ébahi par tant de beauté ... De Burano où les maisons polychromes forment un arc-en-ciel éternel, à Murano où, des maîtres verriers soufflent dans du verre pour en faire éclore de la magie , tout ici me rappelle à quel point il fait bon vivre quand on aime la vie ...

Najla HIDRI



Double Culture Najla HIDRI

Bonjour à tous,

Je ne pouvais pas créer un blog sans vous parler de Double Culture mon premier ouvrage édité aux Editions Edilivre.

Je vous propose de lire la présentation ci-dessous pour le découvrir :

La « double culture »...Qu'est-ce vraiment ? Vaste sujet qui déchaîne les débats actuels autant qu'il enchaîne celles et ceux qui ont sont les objets. Ce livre c'est l'histoire d'une jeune femme dont la vie passe et repasse à travers deux mondes, deux systèmes de référence que certains voudraient opposer alors que tout nous montre qu'ils peuvent cohabiter et s'enrichir. Najla Hidri, mêle dans cet ouvrage l'ironie, la légèreté et la lucidité en passant d'un souvenir à l'autre...Elle nous démontre qu'il est tellement facile de trouver sa place et son équilibre dans une double culture qui fait de soi une seule personne singulière, complète et riche. Elle se nourrit de l'actualité et de son histoire personnelle pour dresser le portrait de cette société dans laquelle elle est née...Le constat est sans appel.


Critique Julieta Pedro ALMODOVAR

Bonjour à tous.
Il y a quelques jours de cela j'ai vu le dernier Almodovar : Julieta. Je suis une inconditionnelle, alors autant vous dire que ce film était impatiemment attendu !
Peut-être le plus sombre des films d'Almodovar. L'humour dont ses films, même les plus dramatiques, font habituellement preuve m'a beaucoup manqué mais le film reste néanmoins efficace; de la littérature, de la cuisine, des tableaux... En somme, de l'art et de la vie sous toutes leurs formes !!!

Almodovar signe, dans la lignée de Tout sur ma mère et Volver un bel opus sur la famille et ses petits secrets !

Petit clin d'œil à Marguerite DURAS et à la Tragédie Grecque !
Mention "Très bien" pour une Rossy De Palma incroyable et juste.

J'ai adoré pour ma part alors si ce n'est pas déjà fait, filez en salle le découvrir !
Najla HIDRI

Critique du livre Mémoire de Fille Annie ERNAUX (Editions Gallimard)

Bonjour à toutes et à tous.

Je vais vous parler d'un livre dont j'ai eu vent en lisant un article sur philosophie magazine. Le thème était la première fois, les premiers émois amoureux vacillants parfois entre fascination et répulsion.

J'ai acheté ce livre donc, avec un réel enthousiasme, je me disais que ce serait un livre plein d'émotions et de souvenirs comme pourrait l'être le journal intime d'une femme relatant ses souvenirs de jeune fille ! Au lieu de cela, j'ai lu un roman glacial où l'auteure nous narre certes des scènes crues mais avec beaucoup de froideur au niveau de ses sentiments et de ses émotions ...

Un parti pris de la pudeur ? Non, je ne pense pas !

Et puis, cette remise en question de l'auteure dans sa légitimité, son style, ces événements politico-historiques mis en parallèle, qui n'apportent finalement rien au récit si ce n'est du remplissage ...

Dommage, le thème de la sexualité marquée par un mauvais départ en terme d'expérience, aurait pu être exploité avec une quantité infinie d'émotions, d'images et une dimension psychologique plus poignante ...

On attend donc le prochain roman qui rattrapera, je l'espère, ce dernier !

Najla HIDRI




mercredi 15 juin 2016

Cérébrale Najla HIDRI

Dans mon esprit ça fuse, un véritable feu d'artifices de pensées, d'actes manqués et de non-dits.
"Si seulement j'avais dit, si seulement j'avais fait, je pense que c'est mal, je ne le referai pas, la prochaine fois j'agirai différemment..."
Je suis fatiguée. Oui, j'admets. J'admets que chaque pensée qui me traverse ne me quitte qu'après que je l'ai analysée, exorcisée, canalisée et digérée. 
Ma tête est une boite à idées, une boite à musique, une boite de Pandore de laquelle peut surgir n'importe quelle ineptie, n'importe quelle mélodie. Je suis constamment contrainte de réprimer, de mettre de côté toutes ces fantaisies, pour être à ma place dans ce monde qui laisse peu de place à la poésie.
Je suis cérébrale. Est-ce le mal du siècle dans un monde d'action où vivre c'est agir ? 
Agit avant de penser ...

Najla HIDRI.Cérébrale