vendredi 24 juin 2016

L'épreuve Najla HIDRI

L’épreuve

"Ce qui ne tue pas rend plus fort". Tel est l’adage de NIETZSCHE mais aussi celui scandé par celles et ceux qui tentent de nous apporter du réconfort lorsque quelque chose vient nous ébranler.
L’épreuve pourrait-elle dès lors s’apparenter à une étape d’initiation à la vie ? Une sorte de test qui permet de se révéler, ou simplement de se connaitre, de connaitre ses limites et son degré d’acceptation ?

Une épreuve, c’est cet évènement malencontreux, capable d’occasionner bien du tourment. Les nuits deviennent alors des jours et la lune et le soleil se confondent. Le décès d’un proche, une maladie, la perte d’un emploi, un accident ou encore un divorce sont autant d’aléas qui nous emprisonnent, nous étouffant de désarroi et de désespoir.

Elle vous jette d’abord à terre, parfois dans la boue, vous obligeant à vous relever, le plus souvent avec des traces, invisibles pour l’œil mais indélébiles pour l’âme. Ensuite, elle vous met à genoux pour implorer le ciel, qu’il fasse en sorte que cela cesse. Lorsque vous vous relevez, vous songez à ce que vous avez gagné ou tiré en apprentissage. Immédiatement, rien n’est décelable. Vient alors la phase des "pourquoi". "Pourquoi" est sans conteste le mot phare du champ lexical de l’épreuve. "Pourquoi moi ?", "Pourquoi pas les autres ?", "Pourquoi cette épreuve ?".

On a recours à tous les placebos des temps modernes, qui ne font que nous faire oublier le temps d’un rêve, qu’une utopie est notre réalité.
Tel a été le modus operandi de chacune des épreuves que j’ai rencontrées sur ma route. A chaque fois un sentiment d’injustice a flirté avec moi me menant ainsi vers des pensées irrationnelles, mêlées à un dégout de la vie, de la résignation et de la colère.
Une véritable farandole de questions à l’intérieur de moi, des questions intarissables qui me grisaient, me laissant inconsolable. Mais l’urgence a été à chaque fois de prendre à bras le corps le problème, l’obstacle et d'aller de l’avant ! Les chevaux lors d’une course hippique sautent par-dessus les obstacles et atteignent le podium d’arrivée, n’est-ce pas ?

On pourrait donc considérer que l’épreuve est la condition sine qua non pour apprécier la vie, pour pouvoir relativiser, après elle, ce qui nous arrive. "Je suis éprouvé donc je suis" en quelque sorte.
Une vie sans épreuve, est comme une vie sans peine, sans mouvement. Une mer sans vagues. Les vagues vont et viennent mais la mer est toujours la mer. Profonde, charismatique et majestueuse.
Si tout était parfait, calme et serein, quel serait le but de l’existence ? Si le bonheur était offert, en aurions-nous conscience lorsqu’il est présent ?
Nous deviendrions des personnes immuables, incapables de faire preuve de la moindre prise de recul, du moindre changement.

Alors aujourd’hui, après avoir longtemps méprisé, appréhendé, rejeté l’épreuve, je la considère comme salvatrice, révélatrice. Mais bien entendu, au fond de moi, une fragilité, une petite part de moi, qui aimerait se complaire dans une linéarité émotionnelle, une quiétude, la redoute. Dans l’épreuve, il y a cette force surnaturelle, cet instinct de survie qui se met en branle, qui nous guide, comme nous guiderait un ange gardien et qui nous permet de la surmonter.

Et puis, après tout, tant qu'il y a de la vie , il y a de l'épreuve !


Najla HIDRI Exrtait de Vivre l'épreuve.

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